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Photo du rédacteurCaninOsmose

"Mon chien doit garder sa place"

Que veux dire, "garder sa place ?" Pas grand chose ! Cette phrase renvoie surtout au long concept de la dominance dans la vie canine et notre positionnement en tant qu'humain dominant pour avoir le contrôle de son chien soumis.


La dominance chez le chien, un vaste sujet qui fait encore débat dans le monde de l’étude du comportement canin. Nombreuses et nombreux pensent encore que le chien doit être soumis à l’humain, qu’il doit rester à sa place et que tout comportement indésirable du chien est défini comme acte de dominance de sa part.


Cette vision est archaïque et empêche le développement de la relation saine tant rechercher entre un humain et son chien.


La suite de l’article va être très vulgarisé car il faudrait un livre entier pour l’expliquer. Oh tiens, il existe ! Je vous invite donc à jeter votre nez dans le livre « Dominance, mythe ou réalité » de Barry Eaton. Celui-ci remet en cause la notion de dominance de façon pédagogique et fait réfléchir.


Ici, ce trouvera un résumé pour vous donnez des pistes de réflexion.


La dominance, c’est quoi ?

Cette notion est purement une définition humaine qui renvoie au fait que la personne A doit avoir le pouvoir sur la personne B. Qu’entre deux individus, l’un deux à l’emprise sur le deuxième. C’est le duo Dominant/Dominé. Cela renvoie donc à une idée de hiérarchie que nous humains employons partout et tout le temps. L’outil qui l’illustre le mieux sont les organigrammes !


Vision hiérarchique du foyer selon le concept de dominance


Ainsi, dans le schéma mental de l’humain vis-à-vis du chien, celui-ci est un dominé/soumis qui doit répondre aux exigences de son maître.


Rien que la désignation du couple Maître/chien est déjà une façon d’illustrer cette pensée de la dominance. Bien que nous l’employions aujourd’hui comme un terme commun pour se déclarer en tant que propriétaire de notre chien, cette désignation découle directement de l’idée que l’humain est dominant et le chien dominé. J’emploie aussi ces termes mais j’en suis profondément dérangée ! Car je ne partage pas cette vision. Il s'agit d'un langage commun et généralisé, mais je trouve que cela est assez révélateur sur la façon dont nous considérons nos chiens.


De ce fait, dominer ou avoir le dessus sur le chien inclue l’idée de pouvoir et contrôle sur notre animal. Mais est ce que le chien domestique comprend cette notion de dominance et l’applique lui-même ? Et bien, non ! Ou du moins, pas comme l’humain l’entend.


Le chien et la dominance :

Nous attribuons au chien des notions humaines, nous faisons de l’anthropomorphisme de façon très régulière et sans nous en rendre compte. (et nous le faisons sur beaucoup d’animaux, si ce n’est tous). La notion de dominance chez le chien est différente. Elle ne renvoie pas à l’idée de hiérarchie mais d’accès aux ressources, qu’elles soient alimentaires, spatiales ou filiales. Les actes de dominance ne sont en lien qu’avec le contrôle des éléments qui permettent la survie du chien. Donner l’autorisation d’y accéder ou contrôler ses ressources sont des notions de dominance chez les canidés mais cela n’a pas de rapport dans la hiérarchie. Ce n’est pas l’idée d’être « au-dessus de… » ou de devenir le chef mais plutôt être un régulateur pour assurer la survie du groupe.



« Mon chien intègre ma meute »

Quand nous regardons les définitions, la meute n’est jamais décrite comme un groupe d’inter-espèce mais soit comme « groupe de chiens » ou comme « groupe de personnes ». Une famille composée d’humains et d’un chien (ou plus), n’est pas une meute mais un groupe social. A savoir, un groupe organisé, harmonieux et durable.


Lennon au plus fort de son activité de chien dominant


Chacun trouve sa place en composant avec les autres, en s’habituant aux comportements de chacun. Petit hic lorsque nous avons un chien, ce dernier ne communique pas comme nous. C’est alors à nous d’observer ses comportements et de les comprendre pour l’aider à intégrer le groupe de façon saine, pour y trouver un équilibre sécurisant dans votre foyer.


Une fois de plus, il n’y pas la notion de hiérarchie mais de composition. Composer avec les autres pour vivre harmonieusement. Il n’y a pas de chef, il n’y a pas de dominant, de dominé, il n’y a que des individus formant un groupe. C'est le principe du "Vivre ensemble".


Vous aurez donc compris que la dominance est un concept crée par l’humain pour désigner la hiérarchisation sociale. Ceci n’est pas applicable au chien. Ce dernier appliquant la dominance sous la forme de contrôle des ressources comme régulateur. Nous contrôlons les ressources du chien, d’abord la nourriture (nous lui donnons), le spatiale (accès à l’extérieur, à certaines pièces etc.) et à la reproduction (nous ne lui permettons pas de se reproduire quand il veut… Quoique la non stérilisation et la divagation, un autre grand débat !).


Education coercitive et dominance

Cette façon de penser est le cœur de l’éducation coercitive. Prendre le dessus sur, avoir le pouvoir sur, est la base de ce mode d’éducation canine qui je vous le rappelle s’oppose à l’éducation positive (cf l'article sur l'éducation positive : https://www.caninosmose.fr/post/education-positive-les-grandes-lignes )


L’éducation coercitive est une méthode de travail erronée qui va à l’encontre de l’intégrité physique, mental et émotionnel du chien. Avoir le contrôle n’est pas égal à la soumission. Nous pouvons contrôler notre chien en respectant ses besoins et son état de chien ! Travailler son chien par la force est un bon moyen d’avoir un chien anxieux. Et l’anxiété peut conduire à l’agressivité. Un chien stressé, un chien peureux aura plus facilement des réactions agressives qu’un chien équilibré et bien dans ses patounes.


Ayons un autre regard :

Regardons autrement notre statut vis-à-vis du chien. Nous avons le contrôle des ressources. Nous devenons donc un objet de motivation pour notre chien car il sait que ses besoins seront comblés grâce à nous. Cela améliore alors notre relation car nous venons aider notre animal à assouvir ses besoins primaires. Si le chien c’est que c’est nous qui pouvons lui apporter du bien-être, pourquoi irait-il chercher à prendre « notre place » ?


En pensant ainsi, nous ne prenons plus pour un dominant mais un référent. Nous sommes la sécurité de nos chiens, un repère. En tant que repère, nous devons apporter bien être à notre animal. Être référent c’est permettre au chien de s’épanouir et de trouver sa place au sein d’un groupe. C’est d’être un guide bienveillant qui permettra à votre animal de trouver son équilibre. Auprès de mes clients, je parle de leadership. Être quelqu’un capable de mener pour atteindre les objectifs visés. Il faut être pédagogue, observant et compréhensif pour être un bon leader. C’est ce que vous devez être avec votre chien ! Il ne pourra que vous en remercier.

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